Il n'a pas fallu un siècle pour modifier profondément les rives du lac à Serrières.
Coté ouest, ce sont les Fabriques de Tabacs Réunies qui s'implantèrent, là où
se trouvaient le lac et les bains des dames.
Terrains de sport et piscine complètent harmonieusement cet emplacement
industriel.
Côté est, c'est l'autoroute de la Nationale 5 qui entre ou sort des tunnels à
Serrières. Ceci, avec les raccordements inévitables. Le déplacement de la ligne
du régional a modifié et remodelé complétement le paysage.
A part la Cité Suchard et quelques maisons mises en retrais du lac qui ont perdu
leur situations privilègiées, les nouvelles rives ont ainsi gagné une grande zone
de verdure accompagnée d'une arborisation bien comprise qui fait le bonheur
de ceux qui aiment la promenade, les jeux en plein air, la baignade et les bains
de soleil.
Dans tout cette partie du territoir un revenant de 1930 ne s'y retrouverait
pas et chercherait en vain l'embouchure de la Serrière.
une fois de plus la voilà enfouie, canalisée, pour permettre au complexe routier
et à la voie ferrée de passer par dessus.
Tout de même, il aurrait été possible de lui rendre un peu de dignité et lui
permettre d'avoir en fin de parcours quelques mètres de lit de rivière afin qu'il
soit possible de rêver, au lieu d'être rejetée au lac dans un anonymat total.
Après les multiples services rendus, elle méritait mieux que cela. Heureusement
que de temps à autre, le lac montre sa sésapprobation et par son courroux
vient secouer quelque peu ses rives.
2016
C'est après la construction de la route dite "du lac"
soit après 1892, que les bains furent construits.
- A l'Evole: Bains des dames
- Devant la Cité Suchard: Bains des hommes
- A l'ouest de Serrières: Bains des dames
Tous les bains de la ville étaient construits dans le mêmes style.
1925
Les moulins Bossy incendiés en 1919, dans le vieux Serrières du haut,
sont maintenant implantés en bordure du lac,
à côté de la place de sport côté Neuchâtel
et des bains des dames côté Auvernier.
ils s'étaient installés en ces lieux à cause de la proximité du lac,
car à cette époque l'on pensait sérieusement
à la réalisation de la navigation fluvial Rhône-Rhin
avec un port d'une certaine importance dans la région.
Toutefois, en 1942, ils cédèrent la place aux Fabriques de Tabacs Réunies
qui venaient de la région soleuroise pour y fabriquer
les cigarettes Brunette.
Les premières transformations éffectuées par les FTR
( Fabriques de Tabacs Réunies )
furent de récupérer les silos à grains pour les transformer
en salles de fabrication des cigarettes Brunettes.
Cette partie du bâtiment fut dotée de fenêtres,
ce qui modifie l'aspect du bâtiment.
1925
Grands moulins Bossy construits en 1920 en bordure du lac.
ils furent rachetés en 1942 par les Fabriques de Tabacs réunies ( FTR)
Quand à la minoterie, elle fusionna avec celle des Granges-Marnand.
Au premier plan du cliché, la volière "liberatrice" d'Hermann Russ.
En 1950 et les années suivantes, les rives du lac sont remblayées
et les bains des dames disparaissent
pour faire place au grand complexe des FTR.
Dès 1957, la fabrique collabore avec le groupe Philip Morris
en fabriquant sous licence ses produits.
En 1964, les deux sociétés s'unissent et deviennent
les plus importants fabricants de cigarettes en Suisse.
1925
C'est aussi à cet emplacement que se situait le garage Stauffer,
puis après excavation dans la falaise,
s'implanta l'administration de l'entreprise de construction Madliger
qui céda la place à différents services des FTR .
une passerelle "tube" relie les laboratoirs et services techniques
Les FTR sont bien incorporés à notre site serriérois.
Ils font bien partie de notre patrimoine industriel
qu'actuellement les voila aussi bien implantés dans le bâtiment
de ce que fut l'administration de jacobs Suchard Tobler
L'heureux dévellopement de l'industrie du tabac
est une compensation bienvenue pour pallier les départs des entreprises.
A l'heure actuelle c'est un important contribuable de la vielle
et du canton et de l'AVS par les redevances versées à la Confédération.
1989
Les FTR ont fait un effort particulier pour la sauvegarde des rives
et ont semé de la verdure en bordure de lac.
Une piscine créée par eux est mise a disposition du public gratuitement.
Encore un beau geste pour cette entreprise en faveur de la population
et de l'environnement.
Les terrains verdoyants de sport voisinent heureusement avec l'entreprise.
A cette époque, la route du lac, toute nouvelle,
longe la Cité Suchard de même que le train Régional.
Ces deux arthères sont en service depuis 1892,
douc, tout est récent sur ce dessin.
Sur la hauteur, la villa Simond domine la Cité
Et sur la gauche, dans le vallon, on remarque que Suchard
est déjà bien implanté, quoique de fraîche date, lui aussi.
Dessin de Weber en 1895.
Les quelques maisons ouvrières sises dans le vallon
ont été démolies et remplacées par des usines Suchard.
Il était urgent de loger le personnel à proximité.
C'est ainsi que Karl Russ-Suchard fit construire
en bordure du lac dès 1887 une cité ouvrière.
Ce n'est que cinq ans plus tard que la route du lac fut construite ,
suivie de près par le tram Régional.
1895 environ
En 1904 lors de la construction du port actuel de la petite batellerie, le collège, et la maison des maîtres se profilaient dans ce décor encore bien isolé.
Le premier débarcadère fut construit par initiative privée en 1873
Henri Rod meunier et d'autres industriels demandent les autorisations
pour construire un débarcadère pour les bateaux aà vapeur.
Hôtel du Dauphin et le quai
Le 15 octobre 1895 le conseil général de neuchâtel vote un crédit de Fr. 4'400.-
pour un débarcadère.
Sur les photos, on remarque que le port actuel n'est pas encore crée.
Construction du nouveau débarcadère et du môle est.
A l'arrière plan un pillon dit "guillotine" permetait d'enfoncer des troncs,
que l'on voit en attente d'utilisation, pour l'édification de la jetée.
1904
On voit un scaphandrier sur le radeau et la pompe à air avec ses servants sur l'échafaudage.
1904 Construction du débarcadère.
Les moulins, les scieries, la chocolaterie et la fabrique de papier
possédaient des chevaux pour effectuer les livraisons.
C'est ainsi que bien souvent, en fin de semaine,
les badauds pouvaient assister au bain hebdomadaire des chevaux ...
et des voituriers,
En 1906 le môle est était construit.
1906
1910 Construction du môle ouest
Les hautes eaux ont submergé le chantier et le débarcadère
(niveau maximum du lac: 431,01 m )
A cette époque il n'y avait pas encore d'empierrement
pour les places d'amarrage.
mis à part les môles, il n'y avait pas d'aménagement.
Le port en 1930
En haut, le débarcadère en mars 1984
En dessous, le même en juin 1985.
Le débarcadère a été allongé de 70 mètres pour perettre le comblement des rives
afin de faire passer la N5.
Serrières a la chance de conserver son petit port,
à la mesure de son territoire.
Il ne s'est pas gonflé comme tant d'autres
et reste ainsi à l'image de sa petite rivière.
1993 dernière maison de pêcheur à Serrières.
Famille Vallélian, 4èm génération:
- 1ère génération Antoine
- 2ème génération René dit Togo
- 3éme génération Johny
- 4éme génération Marc
Décembre 1944, les hautes eaux submèrgent les môles.
Les baraques des pêcheurs ont leurs assises dans l'eau.
Niveau maximum: 431,18 m 8.4.94: 422,44 m = niveau moyen).
On peut lire gravé dans le socle, une latitude et une longitude
qui situent cette colonne près de la plage de Monruz !
Elle a été instalée au début du siècle, face à l'hôtel du Dauphin
puis déplacée deux fois au port.
Colonne météorologique du port
Cette photo prise vers 1910 montre l'hôtel du Dauphin
avec sa grande terrasse à l'étage permettant la vue sur le port et la route du lac
reliant Neuchâtel jusqu'à l'entrée de Colombier depuis 1892.
L'ouverture de cette route a permis à cet hôtel de sortir de son isolement,
bien que beaucoup de cherretiers y aient pris une pause,
avant de monter la rue de Guillaume-Farel ou en redescendant.
L'hôtel du Dauphin date probablement de 1748 puisque le gouverneur
Jean De Natalis autosise Daniel Leuba le 25 mars de la même année
à vendre du vin et loger des voyageurs à l'enseigne du Dauphin
"pour autant qu'ils se comportent bien ".
Humble hôtel, sis à l'emplacement de l'actuel restaurant chinois "Hung-Wan",
il fut racheté en 1834 par Frédérique Martenet, puis au fil des ans.
Il subit maintes transformations.
La photo date de 1925 environ.
La place du port devant l'hôtel était le rendez-vous de la jeunesse du village
et la fanfare y donnait un concert.
Carte postal mise a disposition des hôtes par l'établissement.
L'hôtel du Dauphin en 1989 est en bordure des grand travaux
de la National 5.
Le nom de l'établissement a changé; le restaurant chinois
implanté ici depuis 1986 sous le nom de "Hung-Wan",
ce qui veut dire "Bonne chance" offre ses specialités appréciées.
L'ancienne enseuhne ( Dauphin ) a disparu.
Le parc avec les arbres et les bancs ont fait place au béton.
1994 tout l'ensemble est en rénovation.
Ancienne gare-buffet de tram avant sa démolition
pour l'élargissement de la route cantonale
et le nouvel arrêt avec le restaurant du joran.
Les voies de tram passent entre les deux bâtiments.
1962
La construction de la Nationale 5, avec traversée de Neuchâtel en tunnels, avance de bon train.
1990 Route cantonale devant la Cité Suchard.
La Cité Suchard est reléguée à l'arrière plan.
Devant elle, une autoroute a pris la place du lac.
La circulation, devenue intense, a nécessité des mesures:
Soustraire une partie de celle-ci en la faisant passer en tunnels
dont l'entrée et le sortie ouest
se situent justement devant serrières.
Ces tunnels, de 760 m de long, rejoignent l'échangeur de Champ-Coco.
A la jouction entre le Quai Suchard et la route de Champ-Bougin
une vaste zone verdoyante permet la baignade et la promenade
dans les senteurs de lavande.
La route cantonaleSerrières-Neuchâtel ne se laisse pas apercevoir de la rive.
Sur la falaise, derrière les grands cèdres, la propriété de Max Petitpierre.
Sur les remplayages, en bordure du lac,
on ne voit plus la ligne de Régionale et la route.
Le nouveau débarcadère est bien visible avec, en toile de fond,
le trou de Bourgogne.
Mai 1993 Serrières, les jeunes rives
Le "Calvaire" très ancien chemin reliant actuellement
la Cité Suchard à la rue Martenet.
C'est un chemin pavé "à l'ancienne" très pentu, d'oû son nom de calvaire.
Primitivement, il devait relier le bord du lac au Chemin-Vieux.
Cité Suchard, route du lac et Regionale forment un tout bien harmonieux.
le peite gare du Régionale abrite un buffet avec pergola
et un dépôt de marchandises en attente.
Les arbres plantés en bordure de la route sont encore bien jeunes
Pour les locataires de la "Cité" l'accès au lac est à peu près direct.
Cité Suchard vers 1920 et port Simond
1910 Lors des hautes eaux, il ne subsiste que l'abri.
A cette époque il y a peu ou presque pas de circulation
c'est la période de la guerre.
Pour nous, Suisses, c'est le rationnement des denrées essentielles,
telle l'essence, ce qui fait que nos routes
sont pratiquement désertes et deviennent ainsi
le royaume des vélos et piétons.
1940
Les maisonnettes accolées sont les bûchers, nécessaires
à l'époque du chauffage au bois, au charbon ou à la tourbe.
Autre innovation : les toilettes-WC se trouvaient aussi là
car il aurrait été inconvenent de les avoir dans l'appartement même.
Une lessiverie commune était encastrée dans la falaise.
Photo de 1935 environ
La cité Suchard vue de dos.
Vers 1918, char de liaison à l'arrêt
devant la cuisine populaire ouverte au public.
Au début du siècle, Suchard fit construire un bâtiment
où l'on pouvait acheter repas et boissons.
Ce service dépannait de nombreuses mère de famille
qui oeuvraient à la chocolaterie.
En 1917, on en fit le laboratoire Suchard.
Cette maison, sise Cité Suchard 2, est aujourd'hui propriété privée
et elle abrite une menuiserie.
Restaurant sans alcool dit " Cuisine populaire"
Cette photo est intéressante du fait que l'on peut admirer
les nouveaux bureaux Suchard situés en dessus de la Cité
A gauche, la villa Simond, dont les propriétaires tenaient
la confiserie Wodey-Suchard à Neuchâtel qui existait déjà.
Le cimetère est désaffecté: Une partie des bureaux
et le parc attenant sont sur cet emplacement.
1900
L'embouchure de la Serrière se trouve à côté des abattoirs.
Beaucoup de Serrièrois ont regretté l'arrivée de ces établissements
à cause des odeurs nauséabondes que cela provoquait.
D'ailleur, l'école sise juste à côté dut s'en aller.
Beau coup d'oeil depuis le lac en 1906 sur le village de Serrières.
A l'extrémité du viaduc CFF, coté Auvernier, l'on voit la villa Bossy puis
le nouveau collège flanqué de la maison des maîtres.
Pour la salle de gymnastique il fallut attendre jusqu'en 1916.
Au début, ce collège paraissait bien grand et pourtant
il fut vite rempli d'enfants.
Cet écusson est encastré dans le mur
qui enserre le bâtiment de la Cité Suchard N°2.
Il représente un couple, mari et femme
mais là s'arrête notre connaissance.
Au début de ce siècle la route du lac, non goudronnée, était utilisée par les attelages et un trottoir bien empierré permettait aux piétons de se rendre avec assez de facilité à Neuchâtel.
Les rives du lac à Serrières devant la Cité Suchard.
C'est ici que l'on constate le mieux l'emprise des terrains sur le lac.
La cité Suchard privilegiée dans sa situation de 1972
est maintenant reléguée à l'arrière-plan.
Hier 1972 Aujourd'hui 1993
Au début de ce siècle la route du lac, non goudronnée, était utilisée par les attelages et un trottoir bien empierré permettait aux piétons de se rendre avec assez de facilité à Neuchâtel.
Portail des tunnels ( sud-ouest )
Construction de l'échangeur devant la Cité Suchard
1991 L'échangeur en fin de construction
L'emprise sur le lac, par remblayage, varie entre 70 et 120 métres.
18 juin 1993
L'autoroute est ouverte à la circulation.
1993
La fin du chantier du siècle, qui a duré plus de dix ans.
Il visait l'évitement de la traversée de Neuchâtel par la Nationale 5
en passant en tunnels sous la ville.
A gauche, la route cantonale entrant ou sortant de Neuchâtel,
alors qu'a droite se trouve la galerie indiquant la sortie du tunnel
venant de champ-Coco en direction d'Auvernier.
Accès au tunnel en direction de Neuchâtel depuis Auvernier ou Serrières.
La sortie est en galerie sur le centre du cliché.
l'ancienne route cantonale qui longeait le lac et la Cité Suchard
se termine en cul-de-sac. Et la cité?
Elle se trouve reléguée à l'arrière-plan, bien loin de son lac qui a dû
lui aussi, faire une place privilégiée à la route.
Notre" Conseiller fédéral, Max Petitpierre, habite depuis 1931, cette maison,
située dans la paroisse de Serrières, sur la falaise,
en face du lac et des alpes, à l'ombre de deux puissants cèdres.
Avec sa femme Antoinette née de Rougemont, soeur de Denis
et avec leurs quatre enfants qui y ont grandit.
L'ancien conseiller fédéral a dirigé le Département des affaires étrangères
de 1945 à 1961 et fut trois fois président de la confédération.
Né le 26 février 1899 il a fêté ses 95 ans entouré du respect général
pour ses interventions judicieuse dans la période difficile de l'après-guerre
où il a réussi entre autres décisions à rétablir les liens diplomatiques
avec la Russie et la Chine
Il est décédé le 25 mars 1994 dans sa 96ème année.